Ben Harper & the Innocent Criminals

Ben Harper est né en Californie au sein d’une famille de musiciens d’horizons très divers. Ses grands-parents ont créé le Folk Music Center de Claremont en 1958, un magasin-musée qui abritait une myriade d’instruments, de disques, de livres et d’oeuvres d’art, et qui a marqué la relation de Harper avec la musique. Ses parents étaient également musiciens, sa mère étant chanteuse et guitariste, son père percussionniste. Dans son enfance, il était entouré de musique : soul, folk, reggae, country, blues, R&B, rock, hip hop, Jazz…

Avec ces origines et cet environnement musical, il est plus facile de comprendre pourquoi Harper a commencé à jouer de la guitare et, alors qu’il était encore enfant, s’est plongé dans les racines du blues et de la country. Il s’est intéressé à la musique d’artistes comme Blind Willie Johnson ou Robert Johnson, tout en écoutant et en admirant des artistes plus contemporains comme Bob Marley, Jimi Hendrix ou Taj Mahal, qui ont tous exercé une influence majeure sur lui.

Il a rapidement commencé à jouer sa musique dans de petits clubs où il s’est constitué un public local, mais sa carrière a pris un nouvel élan lorsqu’il a rencontré le très admiré Taj Mahal. Le bluesman chevronné, impressionné par le son de guitare slide de Harper, décidera de l’emmener en tournée avec lui.

Grâce à cette tournée Harper signe chez Virgin et, peu après, son premier album, Welcome to the Cruel World (1994) est édité et salué par la critique. L’année suivante, il sort son deuxième album, Fight For Your Mind (1995), aux textures plus variées et dans lequel la guitare slide est toujours très présente. Ce deuxième album l’a amené à tourner avec des artistes et des groupes tels que Pearl Jam, PJ Harvey et John Lee Hooker.

Dès lors, Harper, désormais reconnu comme un artiste à part entière, n’a cessé de créer de la musique ; en solo accompagné de groupes tels que Innocent Criminals, Blind Boys of Alabama ou Relentless 7 ; en première partie ou en collaboration avec des groupes et des artistes tels que John Lee Hooker, Gov’t Mule ou Beth Orton, R.E.M., Radiohead, Jack Johnson, Ringo Starr, Metallica, Mavis Staples, Pearl Jam, The Fugees ou Charlie Musselwhite.

Son style a évolué et sa curiosité l’a amené à élargir sa palette de couleurs pour devenir un artiste plus complet et varié, mais toujours reconnaissable, avec sa voix veloutée et hypnotique. Sa guitare est expressive et merveilleuse et ses performances live, d’une qualité difficile à égaler, sont émouvantes.

Harper est fortement engagé politiquement, ce qui se reflète d’une part dans ses projets sociaux, et d’autre part dans les paroles de ses chansons, qui ont souvent des messages vindicatifs et traitent de sujets tels que les relations raciales, l’environnement, la politique, la paix, la religion…

Son dernier album, Bloodline Maintenance (2022), est dédié à la mémoire de son ami Juan Nelson, bassiste des Innocent Criminals, décédé en 2021. Harper, qui avait déjà sorti un album avec sa mère, Childhood Home en 2014, poursuit ce travail avec ce nouvel album, dans lequel il parle de sa relation avec son père. L’album propose 11 thèmes qui nous emmènent dans un voyage qui brasse les styles et les influences, où il y a place pour la critique de l’esclavage et du racisme, mais aussi pour la musique des années 70, pour le Jazz, pour le blues, pour la soul, pour les relations humaines et pour l’amour. Un album magnifique, aux influences de musiciens tels que Bill Withers, Curtis Mayfield, Marvin Gaye, Sam Cooke et Ted Hawkins ; un album qui s’inspire du passé, mais qui regarde le présent droit dans les yeux.

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